samedi 27 septembre 2014

Les magiciens du samedi



Si tu as peur des gros sons, des guitares hyper saturées ou encore des gars qui agitent la tête en cadence alors fuis, bien loin, là maintenant, tout de suite.

Aujourd’hui on va faire dans le couillu dans les magiciens du samedi.

Je me suis réveillé tout de travers ce matin, tu vois le genre la tête à l’envers, les deux neurones et demi qui ont du mal à se connecter entre eux. Le trajet entre la chambre et la cafetière aussi long et semé d’embûches qu’un tour de périphérique un jour d’embouteillage.

Selon ma formule consacrée, j’ai fait l’hélicoptère dans mon lit toute la nuit, alternant périodes de veille et de demi-sommeil, un truc qui ne m’était pas arrivé depuis des lustres. Un coup d’œil au réveil, les chiffres ont bien du mal à percer le brouillard de mes yeux de myope.

Trois heures....

Le matin est encore trop loin.

Quoi faire ?

Me lever déjà ?

Renoncer, remonter un peu le drap et essayer de retrouver dans la douce chaleur la quiétude du sommeil. Peine perdue.

Espérer le matin, entendre comme dans un songe le froissement léger des cotonnades quand ma fée s’est glissée délicatement hors du lit. Rêvasser encore un peu, attendre que les raies de lumière qui traversent les volets un peu disjoints atteignent le milieu de la chambre.

Me lever, enfin.

Au travers des brumes du cerveau encore engourdi, trouver le chemin de la terrasse, sacrifier au rituel du premier café bu dehors, tranquillement assis sur la petite chaise verte. Humer le frais du jour. Ecouter les bruits ténus du village qui s’éveille. Regarder la tourterelle peu farouche venir chercher sa ration de vieux pain déposé là hier soir juste pour elle. Encore que quelques moineaux, ces effrontés, lui disputent parfois la priorité.

Le ciel est bas, les grands arbres là-bas au fond se perdent dans le gris du matin.

Besoin de me secouer un peu.

Tu croyais naïvement qu’on aller rester dans le doux d’une journée qui commence....

Tu étais prévenu dès le début, on va faire dans le brutal, un truc qui m’accompagne depuis des années, un truc à écouter bien fort au casque (oui, je sais, c’est très mauvais pour les esgourdes, de toutes façons je suis déjà à moitié sourd....alors....)

Il est encore temps de prendre la poudre d’escampette.

Non ?

Alors c’est parti ! N’aies pas peur, ça va bien se passer.



Et pour faire bonne mesure, juste au cas où le premier morceau n’aurait pas suffit à te remettre sur les rails, dans un grand élan de bonté je t’en offre un second.

vendredi 26 septembre 2014

La photo de la semaine #12




J’ai longtemps hésité avant de publier cette photographie d’Hervé Gourdel.

J’ai longtemps hésité, pensant que cela ne servirait à rien, pensant que de toute façon ma petite voix se perdrait dans l’immense brouhaha qu’est internet.

Un hommage de plus rendu à un homme assassiné par un groupe terroriste.

Un hommage nécessaire.

J’étais moi aussi l’autre soir confortablement installé au volant de ma bagnole pensant plus égoïstement à mes prochaines vacances qu’aux événements tragiques qui ensanglantent notre monde.

J’écoutais vaguement le défilé des infos du jour, toujours les mêmes voix annonçant toujours les mêmes affaires, toujours la finance qui va mal, toujours le décryptage en long, en large et en travers des petites phrases assassines des futurs prétendants à la prochaine grande échéance électorale pourtant encore si lointaine. J’allais changer de station pour chercher un peu de réconfort dans quelques musiques légères.

Et puis j’ai entendu cette tragique nouvelle, j’ai monté le son, ralenti un peu.

Trouvé un endroit où m’arrêter.

J’étais abasourdi, choqué par cet assassinat. Choqué par cette nouvelle mise en scène de la mort d’un homme. Comme la plupart d’entre nous je ne connaissais pas Hervé Gourdel, pas plus que je ne connaissais James Foley, Steven Sotloff et David Haines qui eux aussi ont été lâchement assassinés au nom de je ne sais quel idéal. Et pourtant j’avais la gorge serrée. La brutalité, l’intrusion soudaine de la mort violente d’un de mes compatriotes venait de rompre l’illusion que j’avais qu’Hervé s’en sortirait, qu’il serait ou libéré ou retiré des mains de ses geôliers par des troupes d’élite.

Je ne comprends plus le monde dans lequel nous vivons, je ne comprends pas qu’au nom du détournement d’une religion (oui, je sais l’affaire est plus complexe que ce raccourci que je me permets) on puisse tuer, assassiner, violer.

Est-ce que je vis à contretemps ? Est-ce que je suis à ce point protégé que tout ce qui se passe en dehors de ma sphère glisse sur moi sans laisser de traces ?

Je ne crois pas, je ne crois plus.

Nous vivons, chacun, avec nos soucis, nos joies, nos boulots qui accaparent la majeure partie de notre temps. Et pourtant j’ai ressenti après l’annonce de la mort de notre compatriote comme un élan, une sorte d’unité.




Il reste bien sur ceux pour qui l’amalgame est la règle et qui useront de toute la force de persuasion dont ils sont capables pour stigmatiser toute une partie de la population....

Il reste aussi ceux qui « récupèrent » sans vergogne....

mardi 23 septembre 2014

Aequinoctium



Un peu de poésie dans le doodle du jour de Google qui célèbre aujourd'hui l’équinoxe d’automne. Malgré les feuilles qui tombent et les arbres nus à la fin de la séquence, le petit personnage garde le sourire.

Moi aussi.

Aequinoctium de aequus, qui signifie « égal », et nox, noctis, qui veut dire « nuit ».

Le jour égal à la nuit.

N’allez surtout pas croire que je manie le latin comme un indien son tomawak. Non, non, comme tout le monde, un petit détour chez notre ami Google (non ceci n’est pas un billet sponsorisé !) et hop !

Bien évidemment à partir de demain les jours vont raccourcir, le soleil va commencer à se faire plus rare, les températures baisser. Rien que de très normal (Faut bien que je meuble un peu....) et nous allons entamer la longue descente vers l’hiver.

D’abord, je m’en fous j’aime bien l’automne. Avec mes yeux de myope les oranges, les jaunes et les ocres des forêts, toutes les teintes de l’automne se fondent entres-elles. Un peu comme si un peintre impressionniste à l’immense palette de couleurs avait peint juste pour moi un magnifique tableau.

Et puis je m’en fous aussi, parce qu’il me reste juste deux jours de boulot avant quinze jours de vacances. Soleil, pluie ou vent, peu importe, je compte bien aller arpenter les chemins de ma brousse.
 
Un plaisir que je ne me suis pas accordé depuis des années.

dimanche 21 septembre 2014

Clap de fin dans la #radiodesblogueurs



Quand j’ai bu mon premier café ce matin sur la terrasse, j’ai été rattrapé par le temps qui passe.

L’automne est à notre porte, il faisait bien gris, un petit vent frais et une vilaine pluie fine, têtue ont estompé la vue que j’ai des grands arbres là-bas dans le lointain.

Il y aura encore de belles journées, septembre réserve souvent des surprises heureuses, il fera encore bon flâner et arpenter les chemins dans la campagne environnante.

Encore une semaine de boulot et je pourrais paresser pendant quinze jours. A moins que ma fée qui n’est jamais en panne d’idées ne me fasse une liste de menus travaux à effectuer....mais ça c’est une autre histoire. On verra.... 

Le temps que je pose ces premiers mots, ma douce amie qui passait par là et qui a lu par-dessus mon épaule m’a déjà trouvé du boulot !

Mes vadrouilles paresseuses m’ont l’air un peu compromises....

Vingt et un septembre.

La #radiodesblogueurs va s’éteindre. M’enfin pas tout à fait puisque le player reste ouvert toute l’année.

Contrairement aux autres années, je me suis éclaté à publier je ne sais combien de billets, l’ami Lolobobo a eut la patience de me supporter pendant toute la saison et d’intégrer toutes mes divagations.

Je l’en remercie vivement. Je le remercie également de m’avoir permis au travers de cette chouette initiative de découvrir d’autres univers, ma liste d’abonnements dans mon reader s’en est trouvée considérablement allongée.

J’ai souvent en tête ce « cri de ralliement » : Des liens bordel ! Je ne sais pas qui est à l’origine de cette expression. Nicolas peut-être ?

La vie des blogs est faite de ces marques d’intérêt, d’amitié. Même si Twitter a quelque peu modifié les comportements ; on ne fait plus que retweeter les billets des copines ou des copains, on oublie de commenter, on oublie parfois de citer les billets des camarades dans nos propres blogs. Tout va plus vite, une certaine forme d’hystérie, d’accélération. J’essaie toutefois de rester fidèle à cette vieille tradition et de lier les blogs amis.

Accélération du temps ?

Je m’en vais te le stopper moi ce temps qui file. Juste un instant te ramener quelques semaines en arrière, au temps béni des vacances, te donner encore un peu de soleil, de douceur.

C’était chez Juan il y a quelques semaines dans la série de "La chanson du dimanche", un véritable coup de cœur pour une mélodie ; certes un peu facile ; mais qui m’avait procuré un petit frisson. Tu sais cette petite chair de poule qui te saisi parfois, cette sensation indescriptible quand tu te laisses envahir par la magie de la musique et des voix.

Voilà, c’est fini pour cette année.

samedi 20 septembre 2014

Les magiciens du samedi (dansent le mia)



Oui, je sais, je t’ai déjà « infligé » un morceau d’IAM il y a quelques semaines !

C’est une crise musicale qui me prend de temps en temps. Une crise passagère, rien de bien grave.

Nan mais tu as vu le cadre de ce concert ? Un peu carte postale le soleil qui se couche derrière les pyramides ?

Oui, si tu veux.

N’empêche ces frenchies ont osé !

Un titre qui évoque la fuite du temps dans un lieu marqué à jamais par le génie des hommes.

Et puis il y a autre chose. Je suppose que ce morceau est un de ceux que le groupe a le plus interprété, la mécanique est rôdée cependant il me semble y voir un grand moment de connivence, un ping-pong vocal heureux
.
Ah oui, j’oubliai, si tu regardes vraiment attentivement tu vas voir le Sphinx esquisser un petit pas de danse.



Et puisque tu as été bien sage et tout bien poli comme il faut (oui, oui même toi là au fond) je t’offre l’intégrale du concert.

vendredi 19 septembre 2014

A la recherche du tableau fantôme



Après avoir vainement cherché, fouiné, exploré les méandres tortueux d’internet à la recherche d’un tableau, de guerre lasse j’ai finalement posé cette question dans Twitter.

J’ai d’ailleurs eu une réponse qui m’a beaucoup fait rire. Un vrai gosse....

J’ai aussi interpellé quelques uns de ceux dont je pensai qu’ils pourraient m’aider dans ma recherche. Tous se sont gratté la tête, ont essayé de m’aider et je les en remercie vivement.

Mais la solution était ailleurs.

Je ne sais plus trop comment ma fée et moi en sommes venus à parler de peintres et de tableaux hier soir.

Nous cherchions, je crois, un tableau dont elle pourrait s’inspirer pour une sorte de concours de couture, m’enfin un truc dans le genre « loisirs créatifs ».

De fil en aiguille (décidément....) j’en étais arrivé à Caillebotte, un peintre dont j’apprécie tout particulièrement les œuvres. Malheureusement je n’ai encore jamais pu en voir une seule « en vrai ». Ça viendra sans doute un jour, j’ai encore un peu le temps.

Bien sur, il y a les Raboteurs de parquet, probablement un des tableaux les plus connus lorsque l’on parle de Caillebotte. C’est d’ailleurs par un aperçu de ce tableau que j’ai découvert ce peintre et commencé à aimer son travail.

Mais il y en a tant d’autres. Parmi eux, il en est un que j’aime par-dessus tout, il s’agit de celui intitulé Le Pont de L’Europe. Je ne sais pas expliquer ce qui m’attire dans ce tableau, ce qui fait que je retourne souvent le voir, mais est-ce si important de savoir pourquoi on préfère telle œuvre à une autre ?

Je n’en sais rien, je ne crois pas.

Selon moi seules comptent l’émotion, le plaisir de contempler, de découvrir presque à chaque fois de nouveaux détails dans un tableau que l’on croit pourtant bien connaître.

Revenons-en à mon histoire de tableau imaginaire. Parce que maintenant je sais qu’il n’existe pas. Tout au moins, pas ailleurs que dans ma pauvre cervelle.

Je cherchai donc un tableau qui représente une scène de noces à la campagne.

Ce truc m’a tracassé à un point que ce n’est presque pas imaginable. Une véritable obsession. Je me suis endormi hier soir en y pensant, la lecture quotidienne qui m’aide à m’endormir le soir en a été toute perturbée. Je devrai probablement revenir plusieurs dizaines de pages en arrière ce soir pour reprendre le fil du récit. Peu importe....

Je me suis réveillé ce matin avec cette histoire de tableau, j’y ai pensé tout le long du chemin qui me mène d’abord au bistrot et ensuite au boulot. Tout au long de la journée j’y ai aussi vaguement songé.

Mes camarades de Twitter, @CSMBeggen, @GrimardC, @cjeannney, @francisroyo, @dhasselmann et @GiovanniMerloni ont tous essayé de m’aider.

Chacun d'entre eux tient un blog, je vous invite (mais vous faites comme vous voulez) à aller y jeter un œil

Ils ne pouvaient pas savoir que je recherchai une chimère.

Ça m’est venu d’un seul coup en lisant un mail, ou plutôt en lisant le nom de l’expéditeur.

Une légère analogie. Legrand.

Une sonorité qui m’était connue.

Et soudain je me suis souvenu.

Bongrand !

La solution était là. Je suis tout de même allé vérifier.

C’était bien ça, Zola, L’Œuvre :

Mais, à ce moment, un coup de sonnette le stupéfia. Au milieu du silence brusque des autres, il reprit :

« À onze heures ! qui diable est-ce donc ? »

Il courut ouvrir, on l’entendit jeter une exclamation joyeuse. Déjà, il revenait, ouvrant la porte toute grande, disant :

« Ah ! que c’est gentil, de nous aimer un peu et de nous surprendre !… Bongrand, messieurs ! »

Le grand peintre, que le maître de la maison annonçait ainsi, avec une familiarité respectueuse, s’avança, les mains tendues. Tous se levèrent vivement, émotionnés, heureux de cette poignée de main si large et si cordiale. C’était un gros homme de quarante-cinq ans, la face tourmentée, sous de longs cheveux gris. Il venait d’entrer à l’Institut, et le simple veston d’alpaga qu’il portait avait à la boutonnière une rosette d’officier de la Légion d’honneur. Mais il aimait la jeunesse, ses meilleures escapades étaient de tomber là, de loin en loin, pour fumer une pipe, au milieu de ces débutants, dont la flamme le réchauffait.

« Je vais faire le thé », cria Sandoz.

Et, quand il revint de la cuisine avec la théière et les tasses, il trouva Bongrand installé, à califourchon sur une chaise, fumant sa courte pipe de terre, dans le vacarme qui avait repris. Bongrand lui-même parlait d’une voix de tonnerre, petit-fils d’un fermier beauceron, fils d’un père bourgeois, de sang paysan, affiné par une mère très artiste. Il était riche, n’avait pas besoin de vendre, et gardait des goûts et des opinions de bohème.

« Leur jury, ah bien ! j’aime mieux crever que d’en être ! disait-il avec de grands gestes. Est-ce que je suis un bourreau pour flanquer dehors de pauvres diables, qui ont souvent leur pain à gagner ?

– Cependant, fit remarquer Claude, vous pourriez nous rendre un fameux service, en y défendant nos tableaux.

– Moi, laissez donc ! je vous compromettrais… Je ne compte pas, je ne suis personne. »

Il y eut une clameur de protestation, Fagerolles lança d’une voix aiguë :

« Alors, si le peintre de la Noce au village ne compte pas ! »

Mais Bongrand s’emportait, debout, le sang aux joues.

« Fichez-moi la paix, hein ! avec la Noce. Elle commence à m’embêter, la Noce, je vous en avertis… Vraiment, elle tourne pour moi au cauchemar, depuis qu’on l’a mise au musée du Luxembourg. »

Cette Noce au village restait jusque-là son chef-d’œuvre : une noce débandée à travers les blés, des paysans étudiés de près, et très vrais, qui avaient une allure épique de héros d’Homère. De ce tableau datait une évolution, car il avait apporté une formule nouvelle. À la suite de Delacroix, et parallèlement à Courbet, c’était un romantisme tempéré de logique, avec plus d’exactitude dans l’observation, plus de perfection dans la facture, sans que la nature y fût encore abordée de front, sous les crudités du plein air. Pourtant, toute la jeune école se réclamait de cet art.

« Il n’y a rien de beau, dit Claude, comme les deux premiers groupes, le joueur de violon, puis la mariée avec le vieux paysan.

– Et la grande paysanne, donc, s’écria Mahoudeau, celle qui se retourne et qui appelle d’un geste !… J’avais envie de la prendre pour une statue.

– Et le coup de vent dans les blés, ajouta Gagnière, et les deux taches si jolies de la fille et du garçon qui se poussent, très loin ! »

Bongrand écoutait d’un air gêné, avec un sourire de souffrance. Comme Fagerolles lui demandait ce qu’il faisait en ce moment, il répondit avec un haussement d’épaules :

« Mon Dieu ! rien, des petites choses… Je n’exposerai pas, je voudrais trouver un coup… Ah ! que vous êtes heureux, vous autres, d’être encore au pied de la montagne ! On a de si bonnes jambes, on est si brave, quand il s’agit de monter là-haut ! Et puis, lorsqu’on y est, va te faire fiche ! les embêtements commencent. Une vraie torture, et des coups de poing, et des efforts sans cesse renaissants, dans la crainte d’en dégringoler trop vite !… Ma parole ! on préférerait être en bas, pour avoir tout à faire… Riez, vous verrez, vous verrez un jour ! »

La bande riait, en effet, croyant à un paradoxe, à une pose d’homme célèbre, qu’elle excusait d’ailleurs. Est-ce que la suprême joie n’était pas d’être salué comme lui du nom de maître ? Les deux bras appuyés au dossier de sa chaise, il renonça à se faire comprendre, il les écouta, silencieux, en tirant de sa pipe de lentes fumées.

Un simple rêve sorti des dizaines de lecture que j’ai faite de ce texte. De ces lectures, de la précision de l’écrivain est né ce tableau, il s’est mis à exister. Je le voyais si bien hier soir, et aussi toute cette journée....il était réel, il devait être quelque part.

Il n’avait malheureusement pas d’autre réalité que celle que mon esprit avait bien voulu lui accorder. La force de l’écriture de Zola avait enfanté un tableau fantôme.

Il me semble que maintenant je suis un peu triste de savoir que jamais je ne le verrai autrement qu’en rêve.

mardi 16 septembre 2014

Ceci n'est pas une licorne !



Comme mes camarades de jeu Nicolas et Falconhill j’aime bien m’amuser avec des trucs inutiles donc forcément essentiels.

Bon, tu l’auras remarqué, la bestiole orange en illustration n’a rien d’une licorne.

C’est juste un monstre gentil, Casimir. Notre ami Casimir que Google a choisi de mettre à l’honneur aujourd’hui pour célébrer le quarantième anniversaire de la première diffusion.

Je dis « notre ami » mais c’est seulement pour les plus âgés d’entre nous, ceux qui ont connu les belles heures passées devant l’Île aux enfants. Je ne te parle pas des rediffusions qu’il y a pu avoir plus tard. Non et non !  Ça, ça ne compte pas.

C’est notre madeleine de Proust. Voilà !

Quarante ans....

J’ai toujours la chanson du générique dans l’oreille et je ne te cache pas qu’il m’arrive encore de la fredonner.



Et la licorne dans tout ça ?

J’avais oublié déjà.

Tu vas me dire que les licornes n’existent pas !

Peut-être, peut-être pas.

En fait ils sont très peu nombreux les heureux élus qui ont pu en apercevoir une. Ce sont juste des gens qui vivent dans un monde en léger décalage avec le notre. Juste une petite seconde avant ou après notre temps. Leur monde est presque identique au notre, juste d’infimes détails qui changent. 

Presque rien.

Et parmi ces quelques détails, je te le donne en mille : les licornes.

Voilà l’histoire.

J’oublie l’essentiel (tu noteras au passage que j’oublie pas mal de choses ce soir), si l’envie te prends de tweeter ce billet, tu vas voir il va se passer un truc magique....

(PS : un des comptes n’a pas l’air très net, mais ça reste rigolo tout de même. Inutile, mais rigolo.)

lundi 15 septembre 2014

Flâneries




J’aime bien la mi-septembre.

Surtout quand, comme aujourd’hui, je peux profiter d’une journée de paresse.

Bien sur quand j’ouvre la fenêtre le matin à six heures, le premier air inspiré est un peu frais. Peu importe. Le ciel qui commence à rougir au-delà des arbres est comme une promesse. La promesse tenue d’un autre matin.

Depuis des années, chaque matin, quelque soit la saison, me reviennent à l’esprit ces quelques mots des Faux-monnayeurs :

         Ah ! que paraît salubre à tout être l’air qui n’a pas encore été respiré !

Et la journée de commencer petitement, le premier café bu sur la terrasse, les épaules encore protégée par la douceur de la laine. La maison qui s’éveille doucement, les premiers bruits du village, le voisin d’en face qui chaque jour à la même heure va aller ouvrir ses volets, les gamins qui passent devant la maison pour aller rejoindre l’arrêt de bus, juste là au coin de la rue. Je sais leurs jeux, leurs cris, un brouhaha lointain qui va s’éteindre quand l’heure sera venue de chahuter pour être le premier à grimper dans le car.

Des détails qui disent que l’automne est presque là malgré l’été qui s’attarde encore un peu.

J’aime bien la mi-septembre.

Des heures douces passées à flâner. La lumière est belle aujourd’hui.

Un peu plus tard je suis là assis tranquillement sur la petite chaise verte, une autre tasse à la main. Le petit pull du matin est posé négligemment sur la table, rien ne presse d’aller le ranger. Je laisse vagabonder mon esprit, j’essaie, je réussis presque à effacer les derniers mois qui ont été ternis par l’incertitude.

Il y aura d’autres étés.

D’autres journées de flânerie.

samedi 13 septembre 2014

Les magiciens du samedi



Si tu t’attends à un peu de douceur dans cette nouvelle édition des magiciens du samedi, je t’invite à prendre tes jambes à ton cou et à filer bien loin !

Là, maintenant tout de suite !

T’es encore là ? Bon on continue alors.

Je ne sais pas ce que j’ai depuis quelques jours, comme une envie de brutal, de gros sons, de trucs qui déménagent un peu, d’énergie surtout.

En fouinant un peu je suis tombé sur SHK PNK, un groupe que j’ai pas mal écouté à une époque, surtout en voiture. Les trajets quotidiens s’en trouvaient curieusement raccourcis.
Et puis, comme souvent, je suis passé à autre chose. Je n’ai d’emballements qu’éphémères....

En plus de mon café matinal, cette incursion dans l’univers de Shaka Ponk m’a tout de suite remis la tête à l’endroit. Il y a sans doute des moyens moins radicaux de se sortir de cet état vague, incertain qui suit le réveil. Peut-être, il n’empêche que cette séance musicale un peu couillue m’a donné la pêche pour la journée.

T’es prêt ?

C’est parti !

jeudi 11 septembre 2014

Du brutal dans la #radiodesblogueurs



Autant te le dire tout de suite, on ne va pas faire dans la finesse ce soir dans la #radiodesblogueurs.

Autant te le dire tout de suite aussi, j’ai passé une journée de M.... Le genre de journée de M.... que je ne souhaite à personne.

Déjà à six heures du matin je me prends la porte de la salle de bain dans la tronche. Réveillé tout de suite.... Si je trouve l’andouille qui a eut l’idée saugrenue de la fermer hier soir alors que cette satanée porte est d’ordinaire toujours ouverte, je le pends par n’importe quel truc qui dépasse un peu.

Passons.

Réveil brutal certes mais efficace. Plutôt que de comater pendant deux minutes douze devant le miroir comme chaque matin, la rencontre inopinée et brutale avec cette saleté de porte m’a mis d’équerre tout de suite.

On continue ?

Vingt-deux kilomètres pour aller au boulot. Tu vas me dire que c’est rien vingt-deux bornes. On est d’accord. Sauf quand tu en passes une quinzaine derrière un tracteur sur une route où il est quasi impossible de doubler.

Du coup j’étais en retard. Pas au boulot, ça on s’en fiche un peu. 

Non, non je suis arrivé en retard au bistrot ! Du coup tous mes potes de comptoir du matin s’étaient déjà tous taillés. Me suis retrouvé tout seul devant ma tasse et même pas de journal à feuilleter, la livraison de la presse avait du retard aussi.... Je te l’ai déjà dit, une journée de M.....

On va passer rapidement sur la journée de boulot, quand tu bosses dans une énorme industrie il y a toujours des couacs, des contretemps, des retards (encore), des pannes. Le quotidien. Rien de bien méchant, tout ça se gère avec quelques acrobaties et jongleries avec le planning de production.

Dix-huit heures trente je me décide à rentrer. Vingt-deux bornes tranquilles, pas un chien sur la route, juste une andouille de chat, surement suicidaire, qui a eut chaud aux fesses quand j’ai un peu zigzagué pour l’éviter.

Pourquoi je te raconte tout ça ?

Attends, on y arrive.

J’ai déjà raconté dans un de mes « Magiciens du samedi » comment je me réveillai il y a quelques années.

Ce soir j’étais bien crevé, un peu grognon aussi (sans doute les dernières séquelles de ma rencontre avec cette damnée porte ce matin). J’avais envie d’écouter un truc un peu punchy histoire de me remettre un peu de peps et j’ai repensé à ces gus un peu branques.

Bon je t’ai prévenu dès le début, on n’est pas dans la finesse ni dans la mélodie sirupeuse.

Juste du gros son et de l’énergie pour tes oreilles.

samedi 6 septembre 2014

Les magiciens du samedi



Peste, diable, bouffre !

Trois cent vingt-cinq abonnements dans mon reader !

Deux cent soixante et onze billets à lire.

Mission impossible.

La faute à la rentrée au boulot, des journées folles à rallonge, la faute aussi à une santé encore un peu vacillante qui me fait rejoindre la douceur des draps alors que la soirée est encore jeune.


Une seule solution, tout marquer comme lu et recommencer à zéro et toutefois j’ai du mal à m’y résoudre....

Il faudra cependant.

Pas d’autre solution.

Et peut-être manquer une pépite. Tant pis.

Il m’a été donné la chance il y a quelques semaines d’avoir un sursis après être passé tout près du bord de la falaise.

Alors, je veux profiter du temps retrouvé, me poser sur la petite chaise verte sur la terrasse, écouter le temps passer, lever le bout du nez et éprouver la joie d’être encore là pour un moment.

Je ne lirai pas tout ces textes qui m’attendent, je vais aller une tasse à la main humer l’air du matin, au calme.

Loin de la « magie » de « Gaz. Téléphone. Cent mille roubles » (ctrl+f dans la page du lien pour retrouver les références aux mots précédents) du petit Boris des Faux-monnayeurs, quelques mots lus ou entendus resurgissent parfois du passé, au hasard d’une pensée, d’un événement.

Ou alors sans raison.

Des formules incantatoires ?

Des bornes dans le temps ?

Je suis passé hier soir chez Dominique Hasselmann.

Tu as déjà fait un bond de trente-cinq ans dans le passé ?

Moi oui.

CANNED HEAT

Deux mots lus dans une « Vieille dame tricotait », un bouquin qui trainait chez mes parents. Jusque là rien d’étonnant, j’ai toujours lu à peu près tout ce qui peut me tomber sous la main.

J’avais vaguement compris à l’époque qu’il s’agissait d’un groupe de musiciens, des musiciens que la vieille dame rencontre lors d’une émission de télévision. J’étais dans la fiction, bien loin de penser que ce groupe puisse réellement exister. Je n’ai jamais eu la curiosité de chercher, paresse naturelle ou tout simplement pas l’envie de fermer une porte à un possible.

Depuis ces deux mots, CANNED HEAT, me reviennent souvent à l’esprit. Au détour d’un vagabondage de la pensée, ils surgissent, me ramènent dans la maison familiale, et s’ensuivent d’autres errances dans le passé.

Jusqu’à hier soir.

CANNED HEAT est devenu réalité.

Curieusement, les premières notes entendues m’ont été familières. Forcément. Des standards, des objets cultes. Comment ai-je pu être à ce point sot de ne jamais faire le lien entre les sons et les mots ?

Cela restera sans doute un mystère de plus dans l’embrouillamini de ma pauvre cervelle.