lundi 26 novembre 2012

Dernier recours


La presse quotidienne, les radios, les télévisions et Yann Savidan ont largement relayé l’information aujourd’hui : ce lundi s’ouvre la nouvelle campagne des Restos du Cœur et ce jusqu’à fin mars.

Lancée en septembre 1985 par le très regretté Coluche, ce qui ne devait au départ n’être qu’une opération de courte durée en est aujourd’hui à sa vingt-huitième année d’existence.

Cent quinze millions de repas ont été distribués l’année dernière et ce chiffre devrait selon les responsables encore augmenter cette année.
Olivier Berthe, président des Restos, évoque une augmentation de 5 à 7 % du nombre de bénéficiaires inscrits.

Le chômage de longue durée, l’augmentation et l’aggravation de la précarité, les mères célibataires en grande difficulté de plus en plus nombreuses font que les chiffres ne cessent d’augmenter depuis cinq ans. Autre phénomène observé depuis quelques temps, la part croissante de personnes âgées obligées d’avoir recours à la solidarité. Devant l’afflux de ces nouveaux bénéficiaires une antenne spécialement dédié a même été ouverte à Montreuil. Promis à « un bel avenir » selon le responsable en charge de cette structure, ce dispositif aux horaires adaptés pourrait rapidement se développer dans d’autres centres des Restos.

J’entendais ce matin sur une radio le témoignage émouvant d’une mère de trois enfants, seule depuis peu, qui, une fois le loyer prélevé, déduit la part réservée au chauffage et quelques factures payées, se retrouve presque sans un sou pour nourrir ses enfants. Elle évoquait, dignement, les Restos du Cœur comme étant le dernier recours.

Et ce dernier recours est en danger. Le programme européen d’aide aux plus démunis (PEAD) pourrait être revu à la baisse, ce qui entraînerait inévitablement des difficultés de fonctionnement pour des associations comme la Croix Rouge, le Secours Populaire, les banques alimentaires et bien sûr les Restos, toutes ces structures aujourd’hui (encore) indispensables qui œuvrent à aider les plus fragiles d’entre nous.

Peu m’importe qui des précédents gouvernements ou de celui nouvellement installé doit être comptable de la misère qui existe dans notre pays. Yann le soulignait très justement ce matin : « Plus que jamais aujourd’hui, il est nécessaire et urgent de se serrer les coudes autour de celles et ceux qui sont dans la misère. »

Jean-Marc Ayrault en visite aujourd’hui dans un des centres des Restos a plaidé en faveur d’un maintien de l’aide européenne, François Hollande a fait de la lutte contre la précarité une priorité.

La solidarité ne doit pas être un vain mot, je compte que nos dirigeants politiques ne l’oublieront pas.

Vous pouvez aider les Restos ici.

samedi 24 novembre 2012

Un ciel par jour (ou presque) : 24 novembre 2012

La seule consolation de ce ciel bouché, c'est que dans cette immensité de gris il peut y avoir mille couleurs.

samedi 24 novembre 2012 11h46

jeudi 22 novembre 2012

Ce handicap invisible.



J’ai lu ce matin un billet de @lolobobo au sujet de l’illettrisme en France.

L’Agence Nationale de Lutte Contre l’Illettrisme annonce qu’aujourd’hui en France trois millions de personnes, bien que pour la plupart elles aient été scolarisées, éprouvent des difficultés avec l’écrit. Afin de mieux aider ces personnes à vaincre les difficultés du quotidien l’ANLCI souhaite que l’illettrisme soit déclaré grande cause nationale en 2013.

Il est assez rare que je parle de la société qui m’emploie (un petit indice, cette entreprise est leader mondial des arts de la table, un petit effort c’est facile !).

Exception à ma règle, j’évoquerai une initiative que je trouve formidable. Chaque année et ce depuis plusieurs années maintenant, des collaborateurs qui éprouvent des difficultés avec ce qu’il est convenu de nommer « les savoirs de base » peuvent une fois par semaine, et ce pendant toute la durée de l’année scolaire, bénéficier de cours adaptés au sein de notre centre de formation.

Au-delà de cette initiative que je salue, j’éprouve surtout un immense respect pour ceux (et j’en côtoie quelques-uns au quotidien) qui ont le courage ; pour certains passé la cinquantaine ; de reprendre le chemin des cours.

Je vous laisse juste imaginer, vous qui me lisez, combien il doit être difficile de dire que oui on a des difficultés à lire, à écrire.

Je vous laisse juste imaginer, dans le monde cruel qu’est celui de l’entreprise, quel peut être le regard des collègues qui apprennent tout à coup que ce qui pour la plupart d’entre nous est aussi simple que de respirer est pour eux insurmontable.

Je vous laisse enfin juste imaginer une seconde ce que pourrait être votre vie dans une société dans laquelle l’écrit a pris une place prépondérante si tout à coup vous perdiez l’usage de la lecture.


Alors, pour que 2013 soit l’année de la lutte contre l’illettrisme je vous invite à soutenir l’action de l’ANLCI ici.

jeudi 8 novembre 2012

De l'amertume du café. 1.422.000


Chaque matin, comme bon nombre d’entre vous d’ailleurs qui prenez la voiture pour vous rendre au travail, j’écoute les infos. Souvent je n’y prête qu’une oreille distraite.

Pas ce matin.

Un chiffre m’a durablement marqué.

1.422.000

Il ne s’agit pas du montant insolent du salaire de je ne sais quel nouvelle étoile du football, il ne s’agit pas non plus du nombre d’albums vendus par notre Johnny national cette année, ni encore de la rémunération pour une heure de parlotte distillée dans un anglais hésitant par le tout nouvellement autoproclamé conférencier spécialisé en économie.

Non rien de tout ça.

Il s’agit du nombre de bénéficiaires accueillis par le Secours Catholique en 2011(dont 668.000 enfants).

Parmi ces bénéficiaires, 68 % vivent sous le seuil de très grande pauvreté (environ 650€/mois).

Ces chiffres donnent le vertige.

Si vous souhaitez en savoir plus, le rapport statistique complet du Secours Catholique est .

mercredi 7 novembre 2012

Un ciel par jour (ou presque) : 07 novembre 2012



mercredi 07 novembre 2012 14h31

De l'amertume du café. Je ne suis pas blogueur politique.


 « S'il fallait connaître quelque chose en politique pour en parler, ça limiterait l'intérêt de la démocratie et la recette des bistros. »


Si je reprends ici cette citation qui adorne un des blogs de Nicolas, c’est que ce qui va suivre est assez inhabituel venant du petit bonhomme, ce ne sont cependant que ressentis et impressions par rapport à ce que j’ai lu ici ou là hier à propos des quelques mesures annoncées faisant suite au rapport Gallois.

Petit retour en arrière.

J’avais lu le récit ; maintenant disparu ; de cette jeune femme qui se souvenait encore petite fille avoir assisté à la victoire de François Mitterrand, qui se souvenait aussi s’être rendue, la main dans celle de son père, à la fête qui avait suivi au soir de ce 10 mai 1981. Que de possibles alors, une autre époque.

DSK définitivement out après l’affaire que l’on sait, François Hollande était le seul capable de lutter contre Nicolas Sarkozy, le seul capable à gauche de remporter l’élection présidentielle. Et pourtant déjà pendant la campagne pour cette dernière élection, je n’ai pas senti cette « fièvre » s’emparer de nos concitoyens. Bien sûr la bataille a été rude, belle, âpre parfois. Bien sûr la victoire de François Hollande après les cinq années que nous venions de passer au rythme effréné de son prédécesseur ne pouvait laisser augurer que d’une période d’apaisement, de changement.

Sauf que.

Les lendemains qui chantent sont définitivement à mettre au rang du passé.

Les difficultés à affronter aujourd’hui sont énormes, l’économie va mal, le chômage et la précarité suivent des courbes ascendantes. Les réformes attendues n’arrivent peut-être pas aussi rapidement que l’on pourrait le souhaiter ?

Facile sans doute de critiquer, à droite aussi bien qu’à gauche d’ailleurs. Facile de croire que d’un seul coup, le gouvernement en place pourra retourner la situation, remettre les indicateurs au vert. Je peux comprendre que certains soient déçus, amers au regard des dernières annonces.

Mais crier à la trahison ? Accuser de mensonge ?

Signe des temps sans doute.