mardi 27 mars 2012

Un arbre au fil des saisons [3]

« J'avais besoin d'un poumon, m'a dit l’arbre : alors ma sève est devenue feuille, afin d'y pouvoir respirer. Puis quand j'eus respiré, ma feuille est tombée, et je n'en suis pas mort. »
André Gide Les nourritures terrestres





dimanche 25 mars 2012

De la douce cruauté des souvenirs.


C
urieuse chose que la mémoire. Mémoire des lieux, de certains moments particuliers d’une existence, mémoire des odeurs, de textes lus aussi.

Il aura fallu bien peu de choses pour que ressurgissent du passé des images oubliées ; un simple empilement de menues branchettes et me voilà reparti pour un voyage immobile.

Je sens encore l’odeur âcre et épaisse de la fumée de ces feux que nous allumions dans le jardin familial aux derniers jours de l’été et dans lesquels nous mettions à cuire les pommes de terre que nous venions de récolter. Un peu plus tard, je revois mon fils, tout minot, assis au milieu du jardin, occupé des mêmes gestes simples sous l’œil attentif d’un grand-père attendri. A l’évocation de ces moments privilégiés qui ne se reproduiront plus la gorge se serre et les yeux s’embrument. La mémoire peut aussi être d’une douce cruauté.

Mémoire encore d’un texte lu pour la première fois il y a bien des années et que je relis toujours avec la même émotion. Un texte qui me ramène vers les souvenirs de l’enfance garçonnière. Une enfance faite de cabanes, de « batailles » que le passé rend épiques ; souvenir aussi de ces maraudes dans les jardins voisins desquels nous ressortions la bouche sucrée par les orgies de cerises dévorées sous l’arbre.

Je vous laisse sur un court extrait de La guerre des boutons de Louis Pergaud, texte qui a inspiré un merveilleux film à Yves Robert.

« Il était entendu que l’on commencerait dés que les pommes de terre seraient prêtes : Camus et Tigibus en surveillaient la cuisson, repoussaient les cendres, rejetaient les braises, tirant de temps à autre avec un petit bâton les savoureux tubercules et les tâtant du bout des doigts ; ils se brûlaient et secouaient les mains, soufflaient sur leurs ongles, puis rechargeaient le feu continuellement. »
« ...les derniers servis lorgnaient les boules grises dont la chair d’une blancheur mate fumait en épandant un bon parfum sain et vigoureux qui aiguisait les appétits. On éventrait la croûte, on mordait à même, on se brûlait, on se retirait vivement et la pomme de terre roulait quelquefois sur les genoux où une main leste la rattrapait à temps ; c’était si bon ! Et l’on riait, et l’on se regardait, et une contagion de joie les secouait tous, et les langues commençaient à se délier. »

mardi 20 mars 2012

Ménage de printemps.


Levé tôt ce matin (m’enfin pas trop tôt tout de même), je me suis dit qu’un coup de ménage dans le fourbi qui me sert d’ordinateur s’impose. (Certains(es) qui me connaissent un peu souriront à la seule lecture du mot « ménage »...)

En voyant la masse considérable de bidules que j’ai pu amasser dans les rouages de cette intelligence artificielle, je n’ose même pas imaginer le capharnaüm qui doit régner dans ce qui me tient lieu de cervelle...

Bref, à force de fouiller ; fouiner ; trier ; jeter, je suis tombé sur le brouillon d’un court texte qui était destiné à commenter un billet de @christreporter. Je ne sais plus trop pourquoi je ne l’avais pas publié à l’époque (problème technique il me semble).

Ce texte oublié, je vous le livre aujourd’hui tel que je l’ai retrouvé ; sans ajout ni rature.
Les hasards de l’internet aidant, qui sait s’il ne finira pas par retrouver son destinataire d’origine.

« Ce billet m’a trotté dans le ciboulot une bonne partie de la journée.

D’abord parce que moi aussi, j’ai usé et abusé de cette vanne éculée aux dépens de malheureux trouffions qui avaient de petits problèmes de latéralité. Pendant que vous étiez chargé de faire en sorte que la troupe en mouvement ressemble à quelque chose, je devais inculquer à Michaud l’art d’atteindre une cible à 200 m :
-           C’est quoi ton œil directeur ?
-          ...
-          Gauche ou droit ?
-          ...
-          Tu connais ta droite de ta gauche ?
-          ...
Et de ressortir la vanne…nous étions tout de même de joyeux drilles.

Bref, passons.

Si je me suis repassé ce texte dans la tête, c’est surtout parce que je me demande, à l’aube d’une échéance importante, ce qui différencie la droite de la gauche. Quel parti aura le « meilleur » projet pour la France ?

J’avoue humblement ne pas être très versé dans ce qu’il est convenu de nommer « la chose politique ». Comme beaucoup de citoyens, j’essaie de me tenir au courant des programmes des uns et des autres, de suivre quelques débats, de lire aussi nombre d’articles dans différents journaux. J’écoute les gens dans les bistrots que je fréquente. Je laisse trainer mes oreilles et mes yeux un peu partout en fait.

Malgré tout cela, je ne suis toujours pas assuré de savoir ce que sont aujourd’hui la droite et la gauche.

Alors c’est peut être ce que recherchent les Français ? Ce que je recherche également.

Que les termes « droite, gauche » en politique aient à nouveau du sens. Que la Politique retrouve à nouveau du sens. »

Un ciel par jour (ou presque) : 20 mars 2012


Grand bleu pour ce premier jour du printemps.

mardi 20 mars 2012

lundi 19 mars 2012

Au fil des pas [6] Contes et légendes en Pas de Calais



Au détour d’une de ses balades sur ces terres bretonnes toutes empreintes de légendes, l’ami @YannSavidan avait photographié une roche énigmatique. C’est en relisant son billet il y a quelques jours que je me suis souvenu d’un lieu très particulier près de chez moi.

Si un jour vous venez dans nos belles contrées, à la sortie d’Aumerval en prenant la direction de Pernes en Artois, un peu avant cette grande côte du Bellimont, vous tomberez forcément sur une pierre étrange. Longtemps oubliée en bordure de champ, elle est aujourd’hui mieux mise en valeur.


La légende nous raconte qu’aux temps anciens, un cheval y aurait laissé l’empreinte de son sabot. Depuis, il parait que le voyageur fatigué qui y poserait le pied serait revigoré et repartirait d’un pas plus alerte.


Au-delà de cette légende, une chose m’a toujours intriguée. Un jour, par hasard, j’ai touché ce grès. Il m’en est resté une étrange sensation de douceur au creux de la main. J’ai renouvelé cette expérience à maintes reprises depuis et à chaque fois la sensation était là. 


Mais c’est là sans doute une autre histoire...



Un ciel par jour (ou presque) : 19 mars 2012



lundi 19 mars 2012

dimanche 18 mars 2012

Un arbre au fil des saisons [2]


Au détour d’une vadrouille, je suis allé rendre une visite à mon vieux compagnon. En traversant la grande plaine, j’ai toujours une petite pointe d’inquiétude de ne pas le voir se profiler à l’horizon juste parce qu’un âne aurait eu la malencontreuse idée de le couper pour je ne sais trop quelle raison.
Mais aujourd’hui comme hier il est là, fidèle au rendez-vous.




Un ciel par jour (ou presque) : 18 mars 2012



dimanche 18 mars 2012 ...
cinq minutes plus tard ...




samedi 10 mars 2012

Un ciel par jour (ou presque) : 10 mars 2012



samedi 10 mars 2012

De l'amertume du café. Les maux de la politique.


I
l me semble avoir déjà évoqué ici mon attrait tout particulier pour l’ambiance des bistrots le matin et à plus forte raison en cette période de campagne présidentielle. Les langues commencent à aller bon train autour des petits noirs, la lecture de la presse quotidienne mise gracieusement à notre disposition par notre aimable bistrotière donne lieu à des échanges de vues parfois divergents mais toujours courtois.

En une quinzaine de minutes et pour 1€10 (bah oui, au contraire d’une certaine personne, je connais le prix des choses et à plus forte raison celui de mon café quotidien) j’arrive à prendre ; très modestement ; le pouls d’une petite partie assez représentative de ce qu’est la France de nos campagnes.

Au lendemain de l’intervention télévisée du Président/candidat ou l’inverse d’ailleurs... j’ai pour la première fois depuis qu’a débuté cette campagne constaté des frémissements d’impatience chez mes voisins de comptoir, comme une envie d’en « découdre » enfin. J’ai senti chez eux de l’agacement, de la colère, du mépris même à l’égard de cet homme qui a la lourde charge de gouverner notre pays.

J’ai suivi cette émission comme beaucoup d’entre vous, nous étions face à un homme qui nous a surtout parlé de lui, qui a essayé de justifier son attitude au soir de l’élection, les fameuses vacances à bord du bateau d’un ami ont été également abordées...

Des symboles inacceptables pour la majeure partie des français.

Plutôt que tout ceci, j’aurai souhaité l’entendre nous décrire plus longuement son programme, l’entendre nous parler de son projet pour la France et les français. Même si ce que nous avons vécu durant ce premier quinquennat nous laisse augurer ce que pourrait être un second mandat, j’aurai été curieux d’en savoir un peu plus à l’occasion de cette longue (trop longue ?) intervention.

Je ne prends pas sa défense, je ne souhaite pas non plus analyser son bilan, ni ses actions. Je n’ai pas l’esprit assez délié ni les compétences nécessaires à un tel exercice. Toutefois, ceci je puis me permettre de l’écrire, certaines attitudes me choquent dans cette campagne et elles ne sont pas le fait d’un seul mais de la quasi-totalité des candidats. Seul le candidat socialiste semble pour l’instant se tenir a l’écart de ce genre de polémiques inutiles. Toutes ces « petites phrases » assassines que les médias s’empressent de relayer très largement, ces traits qui se veulent être d’esprit me donnent à penser que seules les joutes verbales comptent, que les idées passent au second plan.

 Est-ce cela que l’on nomme aujourd’hui politique ? Je n’en suis pas (plus) certain aujourd’hui.

Mon seul jugement, le seul qui compte finalement, se fera le jour J dans le secret de l’isoloir.

mardi 6 mars 2012

Que d'eau !

Après un peu plus de vingt quatre heures d’une pluie têtue, le Bruveau, la Lys et le Mardyck ont recouvert les prés aux alentours d’Aire sur la Lys.









dimanche 4 mars 2012

Au fil des pas [5] L'écluse des Fontinettes à Arques


D
rôle de chose que la mémoire tout de même. L’autre matin au hasard d’un des détours tortueux de mon cerveau enfumé je me suis surpris à penser à Céline. Non, non pas cette Celine mais l’autre, celui qui se prénommait Louis-Ferdinand.

J’ai lu je ne sais combien de fois Mort à crédit et parfois des passages resurgissent par pans entiers.

«... Heureusement que le jardin de la fête c’était tout près de la grande écluse !...On a parlé à une péniche... Ils ont bien voulu qu’on se case... Ils descendaient sur Paris... On a viré toute notre camelote au fin fond de la cale... »
«C’était des bonnes gens bien aimables... des Flamands du Nord... On a bu tout le temps du café... tellement qu’on pouvait plus dormir... Ils jouaient bien de leur accordéon... Je vois encore le linge qui séchait sur toute la longueur du capot... Toutes les couleurs les plus vivaces... des framboises, des safrans, des verts, des orange. Y’en avait pour tous les goûts... »

D’une pensée à l’autre, je me suis souvenu d’une journée entière passée, il y a quelques années, à regarder le lent passage des péniches à l’écluse des Fontinettes à Arques.

Le linge qui sèche sur les péniches se fait rare, la télévision, l’ordinateur ont remplacé l’accordéon. Mais je suis certain qu’il doit encore faire bon partager un voyage au fil des canaux du Nord.














Un ciel par jour (ou presque) : 04 mars 2012



dimanche 04 mars 2012

Un ciel par jour (ou presque) : 03 mars 2012

samedi 03 mars 2012



Un ciel par jour (ou presque) : 28 février 2012



mardi 28 février 2012